Un beau mariage
- Dorothée de Linares
- 1 juin 2021
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mars 2023
Histoire à fins multiples : lisez cette première partie, et choisissez une suite !

Marine tardait à rejoindre la réunion.
Laura s’efforçait de contenir son impatience. Elle n’aimait déjà pas les réunions en visio. Entre les difficultés de connexion, les caméras mal réglées, les visages déformés, les micros coupés à l’insu de la personne qui parle dans le vide, les échos intempestifs, elle avait l’impression de déshumaniser son travail, et de perdre toujours un peu plus de son précieux temps de responsable de l’équipe Gestion des Risques chez AVA SA.
Et pourtant, c’était devenu son quotidien depuis le mois de mars. L’entreprise avait imposé le télétravail à ses salariés, pour au moins 80% de leur temps. Par la force des choses, tous, y compris les plus réfractaires, avaient dû s’accoutumer aux fonds d’écrans virtuels, aux partages de présentation en double-écran (deuxième écran fourni par l’entreprise, qui veillait aux bonnes conditions de travail), aux zones de conversation écrite pour ne pas parler tous en même temps, et à zapper d’une réunion à l’autre en deux clics.
Malgré ses propres difficultés, Laura était attentive à ne perdre personne de son équipe en route, et faisait son possible pour compenser le manque de contacts réels. Elle était assez fière de voir que tout le monde s’y était mis, sans trop souffrir apparemment – y compris Monique, leur doyenne, même s’il fallait encore lui rappeler de temps en temps de couper son micro lorsque son chien se mettait à grogner pendant les réunions d’équipe.
Avec Marine, au moins, il n’y avait d’habitude pas de problèmes, ni pour les réunions à distance, ni pour rien d’autre. Compétente, fiable, discrète, toujours positive, la jeune femme était une excellente gestionnaire des risques financiers. De plus, elle était fort sympathique. Alors que Marine n’était arrivée dans l’équipe que depuis quelques semaines, elle avait bien voulu accompagner Laura au cours de yoga du vendredi midi à la Défense, au pied de leur tour, juste pour le plaisir. Elles avaient commencé à se raconter des bribes plus personnelles de leurs vies. Le lien hiérarchique entre elles et les quelques années d’écart ne nuisaient en rien à leur bonne entente.
En février, Laura avait franchi une étape supplémentaire vers l’intimité, en organisant un dîner au restaurant avec leurs conjoints respectifs, Clément et Mathias. Elle avait un peu insisté, et tout organisé, jusqu'à recommander une baby-sitter de confiance à Marine, qui ne laissait pas facilement son petit Louis – et d’ailleurs n’avait guère l’occasion de sortir. Mathias s’était révélé conforme à ce que Laura avait imaginé : un jeune homme bien sous tous rapports, plein d’humour et d’énergie, sous son allure BCBG. Elle savait qu’il venait d’une bonne famille. La famille, comme le travail et la religion, étaient des valeurs sacrées chez les Beaumont de Citry. Sa mère, veuve d’un Directeur de banque, avait certes été déçue que son quatrième fils s’oriente vers le monde des saltimbanques - heureusement en tant qu’administrateur de théâtre, il n’allait pas jusqu’à faire l’affront de se produire sur scène. Elle avait en revanche tout de suite apprécié la fine Marine, que son fils avait rencontrée pendant ses études, et qui avait fini par lui donner son premier petit-fils, après une ribambelle de filles chez les frères de Mathias. Une jolie bru travailleuse, fille unique méritante d’un artisan-boulanger et d’une assistante maternelle dans la Somme, des gens modestes, qui l’avaient poussée à faire de bonnes études. Ils étaient fiers de la réussite de leur fille et de son beau mariage. Ils restaient cependant lointains, provinciaux. Madame Beaumont de Citry pouvait prendre de la place auprès du jeune couple. Elle ne manquait pas de générosité, ni d’argent. Elle les avait aidés à acheter leur appartement dans le 15ème arrondissement de Paris, non loin de son 16ème de prédilection.
Lors de ce premier dîner, l’ambiance avait été tout de suite détendue. Le vin était bien choisi, Mathias s’y connaissait. Laura et Clément avaient beaucoup ri à ses anecdotes sur les coulisses du monde du spectacle, pendant que Marine regardait avec admiration son mari, qui mettait tant de cœur dans ses récits. En se quittant le soir, un peu pompettes, ils s’étaient promis de remettre cela.
La pandémie et son lot de contraintes stoppèrent brutalement la progression des liens d’amitié en train de se nouer.
C’était bizarre ce retard de Marine.
Ce jour-là, pour Laura, il n’était plus question d’organiser un dîner amical. Il fallait qu’elle soit concentrée et performante pour une réunion importante, dans le cadre d’un audit interne sur un des projets pilotés par Marine. Patrick Chanteclair, l’auditeur, était réputé pour son manque d’humour, son intransigeance et sa capacité à voir le petit détail qu’on aurait justement bien aimé lui cacher. Laura savait qu’avec Marine, tout serait maîtrisé : les présentations power-point, la démonstration dans l’application de calcul actuariel, les exemples à fournir, jusqu’à la base de données documentaire à jour. Encore fallait-il qu’elle soit présente.
Il était déjà 14h01, les salutations d’usages avaient été rapides. Patrick connaissait Laura et était impatient de rentrer dans le vif du sujet. Tout en souriant à l’auditeur via sa caméra d’ordinateur, Laura envoya un texto à sa collaboratrice : « Nous avons démarré avec l’auditeur, tu nous rejoins ? ».
Marine répondit deux longues minutes plus tard : « Désolée, problème technique, j’arrive ».
Mais elle ne rejoignait toujours pas la réunion. Patrick Chanteclair ne voulait pas se mettre en retard, ils n’avaient qu’une heure et demie. Après, il devait enchaîner avec le correspondant qualité. Il fallut donc démarrer sans la responsable du projet.
Lorsqu’enfin le visage de Marine apparut à l’écran, à 14h10, devant une image virtuelle de bureau, neutre et professionnelle, et à côté des schémas illustrant le contrôle des risques sur les produits dérivés financiers, Laura se rendit compte que quelque chose était différent de d’habitude, sans qu’elle sache tout de suite identifier quoi. L’éclairage, peut-être, ah non, bien sûr, la coiffure ! Lorsque Marine la relaya dans les explications sur les procédures mises en place pour gérer les swaps, Laura put observer son image plus attentivement. Elle avait bien une coiffure nouvelle, avec ses longs cheveux blonds tenus par un drôle de bandeau à fleurs. C’était étrange, ce look Woodstock le jour d’un audit, mais cela lui allait bien. Vraiment pas de chance, ces problèmes techniques, mais elle était en train de bien rattraper le coup.
Soudain, la jeune femme coupa son micro et se retourna pour dire quelque chose à quelqu’un derrière elle, quelqu’un d’invisible derrière l’écran virtuel. Mathias probablement. Laura savait qu’il passait beaucoup de temps à la maison, tentant de gérer la crise qui frappait son théâtre. Le petit Louis devait être à la crèche.
Marine revint à la réunion avec un sourire contrit, et réactiva son micro à temps pour répondre à l’auditeur, mais un peu trop tôt pour masquer un juron et le bruit d’une porte qui claque. Laura la vit sursauter, se retourner encore une fois, puis reprendre son attitude d’écoute professionnelle.
Patrick Chanteclair avait encore des questions. C’est parce qu’elle commençait à bien la connaitre que Laura remarqua que Marine était moins enjouée que d’habitude.
Dès la fin de la réunion, Laura rappela Marine. Elle ne s’étendit pas sur le fond. Patrick Chanteclair avait l’air satisfait. Elle voulait questionner la jeune femme sur le sujet sur lequel elle n’arrivait pas encore à mettre de mots :
— Et sinon, tu vas bien ?
— Oui. Et toi ?
Tout en acquiesçant, Marine avait baissé les yeux.
— C’est un petit « oui », ça, dis-moi. C’est la première fois que tu es en retard à une réunion, ça m’a surprise, ce n’est pas dans tes habitudes
— Oui désolée, c’est la première fois que j’ai un problème technique comme cela. Je m’en veux beaucoup.
— Ne t’inquiète pas, tu as vu, j’ai meublé, Chanteclair a eu l’impression que je maîtrisais autant que toi. Et après tu as été très bien. Il a été emballé. Mais moi qui commence à bien te connaitre, j’ai trouvé que tu avais l’air préoccupée. Tu as des soucis ?
— Non, tout va bien. Juste un peu fatiguée...
Laura savait qu’il fallait laisser les silences s’installer pour que les gens se confient. Elle observait Marine, qui s’efforçait de sourire, coude sur sa table de travail, le visage appuyé sur la main gauche. La jeune femme reprit, la voix un peu brouillée :
— C’est difficile pour tout le monde, en ce moment, non ?
— Tu as raison, c’est long cette pandémie, ce télétravail, et on en souffre tous. Moi je compense avec la bouffe, j’ai déjà repris deux ou trois kilos. Je manque de contacts humains, je suis comme un robot qui enchaîne les réunions en visio. Et encore je ne suis pas toute seule, Clément est aussi en télétravail à la maison. Toi aussi, tu as Mathias. Tu imagines, Monique, ça doit être encore plus dur pour elle. Ça fait longtemps qu’elle n’a pas vu sa famille et je crois qu’elle souffre de la solitude.
— Elle n’est pas toute seule, il y a Zorro.
— Tu rigoles, mais Clément a suggéré l’idée de prendre un chien. Tu parles, que Noé et Lucie seraient contents ! J’ai mis mon véto ; tu m’imagines avec un chien ?
— Ah non ! Moi non plus d’ailleurs ! J’ai déjà Louis qui m’occupe bien assez. Pourvu que la crèche ne ferme pas à nouveau.
— Pas trop perturbé, le petit, par cette période ?
— Ça a l’air d’aller. Il se remet à moins bien dormir, quand même. J’espère que ça ne va pas durer, parce que je ne suis pas prête à sacrifier à nouveau mes nuits de repos !
— Je voulais te dire, je vais au bureau vendredi. On n’a pas dépassé la jauge, tu pourrais venir aussi ? Comme ça, on pourra finaliser ensemble le dossier d’audit. Ce sera plus sympa qu’à distance. Et puis tu m’empêcheras de grignoter. Dommage que les cours de yoga soient annulés.
— OK pour vendredi. Oui, le yoga, ça me ferait tellement de bien. Mais là, désolée je dois te laisser, je dois aller chercher Loulou, Mat a une urgence au théâtre.
— C’est dur pour la culture, ça ne doit pas être facile pour lui, qui est tellement passionné. Comment il vit cela ?
— C’est dur oui. Enfin, ça va. Son théâtre, c’est son deuxième bébé. Il se bat, il va faire face. Tu m’excuses, je dois vraiment filer.
Le soir, Laura raconta à Clément qu’elle pensait que ça n’allait pas entre Marine et Mathias. Elle avait entendu la fin d’une dispute. Mais pas le genre de disputes entre eux où l’on n’est pas d’accord. Plutôt le genre grosse engueulade effrayante.
Clément avait bien apprécié le dîner avec eux avant le confinement. Ils avaient l’air soudés ; elle admirative, lui sûr de lui. Très sympa, au passage, le Mathias, une sorte de nounours des beaux quartiers, quelqu’un plein de contrastes. On avait bien ri ! C’est sûr que pour le monde de la culture, tout s’écroule. Non, vraiment, Laura ne devait pas se faire de films. Et puis, ça les regarde, comment va leur couple.
Laura se rappela que lors de ce fameux dîner Mathias avait dit : « J’ai failli péter un câble, quand le petit ne faisait pas ses nuits, j’avais envie de tout balancer ». Ça lui fit une sorte de boule au ventre, irrationnelle. Mais elle ne pouvait pas comprendre cette fatigue des jeunes parents, car, chez elle, les enfants avaient toujours bien dormi.
Le vendredi matin, les deux jeunes femmes furent heureuses de se retrouver enfin au bureau. Marine semblait égale à elle-même, bien que plus maquillée que d’habitude. Ça se voyait malgré son masque. Et un nouveau foulard, noir cette fois-ci, retenait ses cheveux en bandeau sur ses tempes.
— Tu as vraiment un nouveau look, alors ? — Oui j’avais envie de changer. C’est pas mal, non, les bandeaux ? Celui-ci va bien avec mon masque. Qu’est-ce que tu en penses ? — Tu me fais un peu penser à une chanteuse des années 60. La Janis Joplin au temps du COVID, mais j’espère que tu te drogues moins. — Ah ah ! Je devrais peut-être, pour tenir ? — Fais attention, tu as 27 ans, l’âge de l’overdose pour les stars. Et au fait, qu’en dit Belle-Maman, de la nouvelle Marine ? —Marie-Françoise, on ne la voit guère, pour ne pas lui faire prendre de risques. Et sinon regarde mon bracelet ! C’est un cadeau de mon homme pour nos 5 ans.
Elle releva la manche de sa veste pour faire admirer le fin bracelet en or blanc, avec deux anneaux entrelacés. Si ça n’était pas le signe d’amour ! D’un grand joaillier, sûrement, mais Laura n’y connaissait rien. Elle n’avait jamais reçu de tels bijoux. Clément lui offrait plutôt un bon dîner, un spectacle, une soirée unique à partager. Avant que la manche de Marine ne retombe, Laura vit une marque sombre sur sa peau, au-dessus de son poignet.
— Qu’est-ce que tu as ? Tu es blessée ?
— Non, non, dit Marine en réajustant prestement sa veste, juste un bleu. Je me suis bêtement cognée contre le radiateur. Bon, on s’y met à ce dossier d’audit ?
Après une matinée studieuse, elles allèrent s’acheter un sandwich. Ce serait agréable de profiter de ce beau temps printanier, plutôt que de rester enfermées dans la tour. Et même s’il y avait un protocole sanitaire strict à la cantine, c’était plus sûr de déjeuner en extérieur.
Elles s’installèrent sur un banc au soleil et commencèrent à manger en discutant de choses et d’autres, de la stratégie de la boîte, des mesures contre le virus, ou de leurs enfants.
Tous les nuages avaient disparu, et il faisait trop chaud pour Marine, vêtue comme en hiver. Elle voulut enlever son manteau, puis son écharpe. Embarrassée par son reste de sandwich, elle laissa par maladresse glisser le bandeau en arrière sur sa tête. Elle essaya de le rattraper, mais trop tard.
Laura avait vu. Et Marine avait vu qu’elle avait vu.
— Et là, c’est aussi le radiateur ? demanda Laura.
Elle se sentit tout de suite mal à l’aise devant la confusion de Marine, qui ne répondit pas
.
— Tu sais que tu peux me parler, reprit-elle doucement.
Mais Marine se dégagea et ramassa brusquement ses affaires.
— Je suis tombée. Ça va, je t’assure. Je dois remonter, j’ai encore plein de boulot et je ne veux pas partir tard ce soir, je dois récupérer Louis. A plus tard !
Laura crut voir une larme au coin de l’œil de la jeune femme qui s’échappait en réajustant sa coiffure.
Comme par hasard, ce soir-là, Noé et Lucie ne voulaient pas se coucher. En rentrant, Laura avait soufflé à Clément qu’elle avait quelque chose à lui dire, mais plus tard, quand les enfants seraient au lit.
Enfin, ils voulurent bien s’endormir. Ils étaient si mignons tous les deux, abandonnés dans leur sommeil, le grand en haut, serrant son doudou contre lui, et la petite en bas, qui suçait son pouce. Combien de temps durerait cette douce innocence ? Ils respiraient en chœur. Laura aurait pu rester les admirer toute la nuit, mais il fallait revenir à la réalité. Elle rejoignit Clément qui finissait de ranger la cuisine et s’assit sur un tabouret.
— Qu’est-ce qu’ils sont beaux quand ils dorment.
— Quand ils ne dorment pas aussi, ils sont beaux, non ? Bon, de quoi tu voulais me parler tout à l’heure ?
— Eh bien, tu sais, Mathias et Marine … C’est pire que ce que je pensais. En fait, je suis presque sûre qu’il l’a frappée.
Clément s’arrêta net et se tourna vers sa femme.
— Sérieux ? C’est grave comme accusation.
Laura expliqua ce qu’elle avait vu, le poignet, la tempe, en montrant sur son propre corps l’emplacement des ecchymoses. Clément secoua la tête, incrédule.
— Elle a pu faire une mauvaise chute. Elle t’a dit quelque chose ?
— Vaguement. Le radiateur, elle est tombée… Mais je n’y crois pas. Elle sait que j’ai vu les marques. Quand, je lui ai dit qu’elle pouvait me parler, elle a esquivé le sujet. Mais j’ai bien senti qu’elle était super mal. J’y ai pensé tout l’après-midi. Je n’ai pas pu la recroiser en tête à tête. Quand elle est partie, j’étais encore en réunion, elle m’a dit au revoir à travers la porte vitrée avant de disparaitre.
Clément prit sa femme dans ses bras.
— Tu es ultra-sensible ma chérie, et tu as toujours eu beaucoup d’imagination. La période que nous vivons nous fait tout voir en négatif. Ne t’en fais pas. Je ne peux pas croire que Mathias Beaumont de Citry soit violent. Il a été bien élevé, c’est toi-même qui me l’a dit. Et tu l’as rencontré comme moi, il était sympa comme tout, non ?
— Ce n’est pas le sujet, qu’il soit sympa. J’ai vu des marques de coups.
— Il y a sûrement une explication, ces bleus peuvent être tout à fait anodins.
— Mais si c’est lui, elle a besoin d’aide.
— Et si ce n’est pas lui, on va encore te reprocher de faire de l’ingérence dans la vie privée de tes collaborateurs. Souviens-toi de Jérémy : il t’en avait voulu de le conseiller sur sa relation avec son fils. À mon avis, tu ne devrais pas trop t’en mêler, ça ne rentre pas dans le cadre professionnel.
— Tu crois vraiment ? Tu as peut-être raison, mais quand même…
Les bras de son homme était l’endroit au monde où Laura trouvait le plus de réconfort. Elle enfouit son visage dans l’épaule de Clément. Il l’embrassa délicatement dans les cheveux.
— Mais oui, allez, reprends un petit chocolat, celui-ci, à la noisette, et viens choisir un film à regarder au lit. Tu penseras à cela demain.
***
Fin de la première partie.
Que feriez-vous, à la place de Laura :
A - Suivre les conseils de Clément et rester purement professionnelle avec Marine
B - Suivre votre intuition, il y a urgence, et inciter Marine à aller porter plainte
C - Essayer encore de faire parler Marine
Pour les lire les 3 suites de cette histoire, c'est ici.
J'opterai pour la solution C et si ça ne fonctionne pas, je passerai peut-être à la solution B...
He bien, je verrais plutôt une réponse mixte entre B et C... Permettre à Marine de se confier et de trouver un lieu de sécurité pour le faire me parait primordial. Ensuite, peut-être chercher avec elle de bons interlocuteurs associatifs pour assurer sa sécurité en urgence, voir lui proposer de débarquer chez Laura à toute heure si besoin avec son enfant, et enfin l'inciter à porter plainte... Il est possible qu'il y ait urgence, mais déposer plainte n'empêche pas beaucoup de femmes de rentrer chez elles ensuite...