Pourquoi me suis-je formée à l'audit sur les labels Diversité et Egalité professionnelle H/F ?
- Dorothée de Linares
- 24 févr. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mars 2023
Quand j'ai parlé à mes proches de mon projet de me former à l'audit qualité, leurs réactions ont varié de la moue dubitative à l'avertissement inquiet : "la qualité, l'audit, aller chercher la petite bête, … tu es vraiment sûre que ça te convient ?"
Ils ne semblaient pas projeter facilement sur moi l'image qu'ils avaient en tête de l'auditeur grisâtre et ennuyeux.
Quand je précisais que mon objectif était de pouvoir être auditrice sur les labels Diversité et Egalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ils faisaient mine de comprendre un peu mieux, mais quand même...

Malgré ces avertissements, je me suis lancée. J'ai démarré un parcours de formation à l'AFNOR pour être auditrice ICA qualité. J'ai épluché la norme ISO 9001 version 2015, ses articles et ses sous-sous-sous articles. J'ai potassé le PDCA, le SMQ, les 7 principes du management de la qualité, mais aussi la norme ISO 9011… Ceux qui sont passés par là savent. Les autres, n'ayez crainte je ne rentrerai pas dans les détails !
J'ai failli abandonner ...
Dès l'inscription j'avais été rebutée par le descriptif du contenu des formations et des prérequis, dans un jargon qui m'était étranger. L'AFNOR est un grand organisme, avec ses divisions et ses silos, et j'avais du mal à m'y retrouver entre les services.
L'expérience utilisateur pour finaliser mon dossier en ligne avait déjà failli arrêter mon élan, jusqu'à ce que je comprenne qu'il fallait utiliser le bon vieux Internet Explorer pour que ça marche…
Ensuite, pendant la formation à l'audit, je me suis rendue compte que depuis mes études je n'avais plus rien appris par cœur - pourquoi apprendre par cœur alors que tout est disponible au bout des doigts ?
Et puis, sans que ce soit une surprise, je ne me suis pas sentie à l'aise dans la posture de l'auditeur tatillon qui note ce qui ne va pas.
Mais alors pourquoi être allée jusqu'au bout ?
Au-delà d'une éternelle quête de légitimité personnelle, plusieurs facteurs de motivations m'ont aidée à poursuivre ce parcours.
D'abord, j'ai gardé mon objectif en tête : les labels Diversité et Egalité professionnelle. Encouragée par la responsable de ces labels à l'AFNOR, j'ai vu la formation à l'audit qualité comme un passage obligé pour me donner une méthodologie utile. En effet, ce socle "qualité" me permet d'aborder sereinement les labels RH, dont le cahier des charges est plus léger qu'une norme de type ISO 9001.
Mon expérience en entreprise m'a aidée également. J'ai en effet été engagée dans plusieurs démarches qualité au sein d'un grand groupe. Notamment une certification suivant la norme NF X 50-767 (Cabinets de conseil en recrutement - Qualité des services). C'était inédit pour un centre de recrutement interne, également certifié ISO 9001.
Et aussi, j'ai participé à l'obtention du label Diversité pour ENGIE.
J'avais ainsi pu expérimenter l'intérêt pour une structure et son management de se donner un tel objectif de certification : un cadre commun, un projet transverse, un enrichissement du dialogue social, la fierté collective des équipes une fois le précieux label obtenu, et bien sûr l'intérêt de pouvoir l'afficher à l'externe.
Malgré la forme parfois vieillotte et pointilleuse, malgré le jargon, ce parcours de formation m'a quand même confortée dans le sens et l'utilité d'une démarche qualité. Il y a bien une logique business qui irrigue le système qualité de l'entreprise, au service de la performance.
Si on revient à la substantifique moelle : des produits et services conformes, la satisfaction des clients, et l'amélioration continue ... c'est plein de bon sens !
L'essentiel est de faire les choses intelligemment, mon plaisir est d'être dans l'esprit plutôt que dans le détail de la lettre.
Et je dois dire que lors de la formation spécifique aux labels RH, j'ai apprécié le cadrage de l'AFNOR et des services de l'Etat responsables de ces labels. Il est particulièrement demandé aux auditrices et auditeurs de la bienveillance et de l'empathie, de la compréhension de l'effort demandé aux entreprises. On encourage l'amélioration et les bonnes pratiques, et on n'est pas la caricature du flic du système, ça me va bien !
Et maintenant ?
Maintenant, j'ai hâte d'être observatrice de mon premier audit et puis de sauter dans le grand bain !
J'ai hâte aussi d'accompagner avec pragmatisme les entreprises qui voudraient se lancer dans l'obtention du label Diversité, ou du label Egalité professionnelle - ou des deux en même temps, via le dispositif Alliance.

Une labellisation, cela prend du temps, certes. C'est un engagement, qui nécessite d'être porté par le plus haut niveau de direction, et d'impliquer toute la hiérarchie de l'entreprise. C'est aussi une opportunité de projet transverse et fédérateur permettant de sensibiliser les équipes, et de réinterroger ses processus RH, dans un contexte où le moindre faux pas en matière de discrimination est de plus en plus visible et préjudiciable à l'entreprise.
Les dirigeants sauront, en retour de cet investissement, apprécier la reconnaissance apportée par ces labels auprès des parties prenantes internes et externes, et l'attractivité qui en découle pour leur entreprise. Et ce n'est pas réservé aux grands groupes : il existe une version du cahier des charges pour les entreprises de moins de 50 salariés.
Si vous aussi vous souhaitez vous engager concrètement pour l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, prévenir la discrimination, et promouvoir la diversité dans votre entreprise, contactez-moi pour en parler !
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