Écrire contre la haine avec la LICRA
- Dorothée de Linares
- 15 nov. 2024
- 3 min de lecture
Joie et fierté ! Ma nouvelle Très cordialement est publiée dans le recueil Ecrire contre la haine 2024, aux éditions la Rumeur libre.
Quel beau livre !

Très cordialement figure parmi les 23 textes sélectionnés par le grand jury du concours de nouvelles organisé par la Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme) en 2024. Ecrire contre la haine, prix Bernard Lecache, un beau programme.
J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce texte, qui se passe dans le monde du travail, en écho à mes activités professionnelles, et je suis très heureuse que ma première publication dans un livre se fasse sur ces sujets, et avec la Licra.
Très cordialement est une histoire de recrutement, qui montre des préjugés communs à l'œuvre. Dans le monde réel, on ne voit pas tellement de grosses discriminations bien visibles. Rares sont les entreprises qui affichent ne pas vouloir recruter d'arabes ou de personnes en situation de handicap. Mais combien entendons nous de petites phrases sexistes, discriminatoires sans en avoir l'intention, ou combien de décisions prenons nous sous l'influence de biais plus ou moins inconscients et pour lesquelles on se trouvera une justification autre ?
Les lecteurs de ce blog IKATU retrouveront l'univers d'autres textes publiés ici, et que vous pouvez lire aussi, et notamment les histoires à fins multiples. Cette fois-ci je me suis amusée à utiliser une forme épistolaire.

Lors de la cérémonie de remise des prix, le 2 novembre dernier, Claude Londner, la coordinatrice du concours de nouvelles de la LICRA, m'a demandé si ce que j'écrivais était issu de mes observations professionnelles. Malheureusement, la réponse est oui !
Je spoile un peu mon texte, mais on m'a en effet précisément parlé, un jour pas si lointain, dans un cabinet de recrutement, d'un Mohamed, à qui la conseillère Pôle Emploi de l'époque avait suggéré de postuler sous un autre prénom, par exemple Simon, pour avoir plus de chances de décrocher un entretien. Quelle violence !
C'est aussi d'ailleurs, ce dont a témoigné le ministre de l'Intérieur sortant, lors de la cérémonie de passation de pouvoir du 23 septembre dernier avec M. Retailleau.
M. Darmanin a dit : " si je m'étais appelé Moussa Darmanin je n'aurais pas été élu maire et député, je n'aurais pas été ministre" (Moussa est son deuxième prénom). Et il a probablement raison.
Ecoutez Gérald Darmanin, à partir de 6'38
"Il faut regarder les choses en face".
La réalité fait parfois de jolis et surprenants clins d'œil à la fiction.
En lisant Très cordialement, vous constaterez ainsi que le nom même de Gérald Darmanin a, très involontairement, et allez savoir pourquoi, inspiré le nom d'un de mes personnages ! Et pas n'importe lequel : c'est celui, justement, qui ne souhaite pas recevoir en entretien le candidat Mohamed à cause de son prénom...
Contre les stéréotypes et les préjugés qui nous habitent, la fiction, l'humour, l'appel à l'empathie ont sans doutes plus de pouvoir que l'injonction morale. Connaissez vous quelqu'un qui a changé de comportement quand on lui a dit "ce n'est pas bien d'être raciste / sexiste / homophobe..." ? Ça se saurait.
Le rappel à la loi, avec la connaissance de l'ensemble des critères de discriminations prohibés, et la définition de ce qu'est une discrimination est, lui, toujours nécessaire, mais jamais non plus suffisant.
Dans les entreprises que j'accompagne, et dans les organismes que j'audite pour le Label Diversité et le Label Egalité Professionnelle entre les Femmes et les Hommes, j'observe de plus en plus d'actions de formation qui cherchent à toucher au cœur leur public. POur plus d'impact, on en appelle à dessein à l'émotion dans un cadre professionnel. Les bénéficiaires de ces formations me semblent en ressortir plus transformés, ce qui est bien l'objectif. Qu'en pensez-vous ?
Comme la Licra, je crois au pouvoir de l'éducation et de la culture pour faire bouger les lignes, et pour lutter contre les discriminations.
Lisons et écrivons sans cesse contre la haine !
Félicitations aux auteurs et autrices primées dans ce concours : Isabel Kestin, Philippe Mouche, Jocelyn Daloz et Marie-Hélène Moreau.
Le livre sera prochainement disponible via les réseaux des libraires. Il est déjà possible de le commander directement chez l'éditeur en suivant ce lien : La rumeur libre
Bonne lecture !
Félicitations Dorothée !! J'ai hâte de lire cette première édition d'un de tes écrits. Bientôt d'autres éditions suivront...
Bravo Dorothee pour ce texte publié et pour ton engagement sur ces sujets ! J’ai hâte de te lire :)
Bravo Dorothée, pour ce que tu fais et pour tes talents d'autrice. Ton père est certainement très fier de toi...